Il n’espérait deux choses: que les enfants ne restent jamais au même endroit et surtout qu’ils s’enfoncent davantage en forêt mais toujours en remontant le long du cours du Thar; la prairie que ne manqueraient pas d’explorer les troupes de Crotoy, beaucoup plus marécageuse, ralentirait passablement la progression de leurs chevaux. Abandonnant son poste de vigie, Galfand parvint à retourner à St Léger progressant à mi-
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A ce moment dans le lointain, on entendit de nouveau le son étouffé de la trompe de Jacquouilles.
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Cautimatok ne se le fit pas dire deux fois. Mais alors qu’ils ressortaient dans la ruelle, un sale vilain les surpris et se mit tout de suite à appeler à la rescousse. Sans hésiter, Cétautimatok se saisit d’une fourche qui traînait là et, sautant sur un cheval, fonça transpercer le foie du gueulard qui s’en allait rameuter tout le village.
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Le menestrel le regarda surpris. Mais il tourna bride tout de suite pour cavaler le plus vite possible avec le forgeron entraînant leurs deux autres chevaux pour voler au secours des fugitifs. Buba suivait leur folle chevauchée…
Lorsque Jacquouilles lança son deuxième coup de trompe, ils n’avaient guère progressé dans les bois de plus de trois cent pas supplémentaires. La rivière faisait maintenant un coude vers le Sud et les contraignait s’ils voulaient rester à couvert à se rapprocher du grand chemin qui coupait la forêt en deux et sur lequel circulaient nombreux soudards. Ils entendirent alors les cris des soldats qui s’appelaient entre eux, rappelant les groupes qui s’étaient trop éloignés de la source sonore. Alors soudain, on entendit des aboiements encore lointains. Cela glaça le dos de Flodoard qui n’avait déjà pas chaud.
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Pendant ce temps, le ménestrel et son acolyte coupèrent au plus vite pour se rapprocher de l’aqueduc à proximité duquel selon Galfand on avait émis premier appel. Il dévalèrent sans aucune précaution la route de St Léger jusqu’ au petit pont qui enjambait le Thar à l’endroit même où Tola, Cello et Jacquouilles avaient été interpelés par une patrouille alors qu’ils s’en retournaient au campement de la lande de Lessay. Buba les suivait à grand bonds Ils ne franchirent pas le pont mais continuèrent tout droit sur le chemin qui remontait le long de la rive droite du Thar. Soudain à deux cent pas de là, ils discernèrent deux cavaliers venant de la petite colonie où Galfand s’était installé pour surveiller les moines. Intrigués pas cette cavalcade dans la nuit qui surgissait vivement à leur encontre, ils s’étaient positionnés pour bloquer le chemin. Galfand n’hésita pas une seconde, il dégaina sa longue épée qui jeta un bref éclat dans la nuit. Cétautimatok l’imitant pointa sa fourche comme une lance. Ils ne ralentirent pas. Le choc fut terrible. La fourche se planta dans le ventre du premier qui se brisa en le désarçonnant et en l’envoyant valdinguer à sept pas, la tête du second qui tentait de s’interposer fut décollée par l’épée vengeresse et roula jusque dans la rivière laissant le corps du garde décapité encore rivé sur sa selle . Ils continuèrent dans leur élan quand ils parvinrent à l’embranchement de la colonie d’où descendait une petite rivière formant un confluent. Alors, ils entendirent les aboiements de la meute de Tancrède qui résonnaient en face dans les bois sur les hauts.
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