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DECIMATION

                                                  Une armée décimée

Pour la seule période de la guerre des frontières incluant la bataille de la Marne (6 août 1914 au 13 septembre 1914) le site grande-guerre.org évalue les pertes humaines françaises de la manière suivante (pendant toute la période et sur tous les secteurs du front) :

Morts sur le terrain, disparus et prisonniers : 313 000

Morts dans les formations sanitaires du Front : 7000

Morts dans les hôpitaux de l’intérieur : 9000

Le service historique des armées du ministère de la défense donne des chiffres analogues (329 000) En 1914 l’armée a procédé à l’évacuation de 336 334 blessés.

Certains estiment que ces pertes, en incluant les blessés correspondent à près de 80% des effectifs de l’armée d’active avant 1914. Ce sont les deux mois les plus meurtriers de toute la guerre. A titre de comparaison, la bataille de Verdun qui débute le 22 février et s’achève le 19 décembre 1916 et s’étend sur une période de 10 mois, 62 000 hommes auront perdu la vie, plus de 101 000 seront portés disparus et 215 000 seront blessés et souvent invalides ce qui fait un total de 378 000 hommes hors de combat. Cette boucherie générée par la théorie de « l’offensive à outrance » prônée par le généralissime Joseph Joffre, Chef des Armées, s’est effectuée dans une discipline exemplaire des troupes menées de main de fer, pendant tout la période de la retraite. André Bach ancien directeur du SHAT (Service historique de l’armée de terre) * recense 271 condamnations à mort qui ont été formulées à l’encontre de soldats réfractaires et de quelques civils (allemands et français). Il précise qu’il y a eu effectivement 199 exécutions. Il estime en définitive que ce sont 160 soldats qui ont été passés par les armes. On n’ignore par contre le nombre exact d’exécutions sommaires, c'est-à-dire d’exécution sans jugement. Odette Hardy-Hémery relate sept de ces exécutions sommaires dans son livre « Fusillé vivant » (Témoins. Gallimard) Le rythme de ces exécutions s’est poursuivi jusque décembre 1915 atteignant le chiffre de 500 à la fin décembre 1915. Pétain écrivait en 1915 que « pour maintenir l’esprit d’obéissance et la discipline parmi les troupes, une première impression de terreur est indispensable » La troupe fait les frais de l’incurie des états-Majors : ce sont essentiellement des hommes du rang et des sous-officiers qui sont fusillés.